Comme entrepreneur, il ne faut pas avoir peur de demander de l’aide : Linda Lowther


Comme entrepreneur, il ne faut pas avoir peur de demander de l’aide : Linda Lowther


SUMMERSIDE – le 17 octobre 2024 – Lorsqu’on est entrepreneur, il faut être persistant, persévérant, flexible, motivé, innovateur et curieux, mais il faut surtout ne pas avoir peur de demander de l’aide, a signalé la multi-entrepreneure Linda Lowther, la conférencière invitée au Midi des entrepreneurs et des coopérateurs 2024 du 15 octobre à Summerside.

Cette activité annuelle de la Chambre de commerce acadienne et francophone de l’ÎPÉ s’insérait dans la programmation des Semaines des coopératives et des petites et moyennes entreprises 2024.

Mme Lowther a indiqué aux 27 personnes présentes que pour évoluer comme entrepreneur, il faut savoir quand demander des conseils de personnes ou d’experts qui se connaissent mieux que nous ou qui ont plus d’expérience dans divers domaines. Autrement, on se limite à ses propres connaissances. Les mentors sont donc indispensables, pense-t-elle.

Lors de son discours intitulé « Plus de 50 ans d’esprit entrepreneurial : Les défis, les leçons et les triomphes ! », Mme Lowther a témoigné de son cheminement entrepreneurial et personnel, racontant ses succès et ses faillites, mais surtout les leçons apprises le long du chemin.

Elle a signalé qu’elle n’avait aucune expérience comme entrepreneur lorsqu’elle s’est mariée dans une famille entrepreneuriale qui gérait dans le temps 11 entreprises.

Mme Lowther et son mari Gary ont d’abord opéré la station de service saisonnière Esso au coin de Cavendish pendant 13 ans dans les années 70 et 80 ; c’était en effet le poste d’essence le plus occupé de l’Île. Ils employaient chaque été de neuf à 12 adolescents pour pomper de l’essence ; ils les formaient surtout en service à la clientèle puisque ces jeunes devaient agir essentiellement comme agents d’information touristiques pour les visiteurs. Le plus d’information ils fournissaient et le meilleur service ils livraient, les meilleurs pourboires ils recevaient.

Le couple a ensuite décidé d’ouvrir un magasin de meubles ultramodernes dans l’édifice Holman à Charlottetown dans ces mêmes années-là. Mais il a fait faillite en deux ans car « l’Île n’était pas prête » pour ce genre de meubles-là, préférant la voie plutôt traditionnelle. Cette expérience leur a appris qu’il faut savoir accepter l’échec et changer de direction au besoin.

CHALETS ET RÉSEAUTAGE

Pour ce qui est des chalets, le duo a commencé en achetant, déménageant et rénovant deux vieux chalets. Avec le temps, ils en ont construit 20 autres. Cette expérience avec Les Chalets Sundance a été leur meilleure aventure entrepreneuriale ; elle s’est étendue sur 32 ans. Ils ont rencontré des visiteurs intéressants de partout au monde. Gary et Linda voulaient innover pour se démarquer des autres chalets dans le coin : ils étaient donc les premiers du coin (sinon de l’Île) à munir chaque chalet d’un barbecue, d’ajouter des bains tourbillon et d’installer une piscine. En très peu de temps, la majorité des autres chalets du canton et de la province ont fait pareillement.

C’est pendant ces années-là que Mme Lowther a commencé à reconnaître l’importance des partenariats et du réseautage. Elle est devenue active dans l’association touristique locale et ensuite dans l’association provinciale, TIAPEI, accédant éventuellement à la présidence. C’est l’ancien directeur général Jim Larkin qui lui a appris comment réseauter.

Pendant ce parcours, Mme Lowther a appris à se connaître davantage, à connaître ses valeurs et ses besoins, ses forces et ses faiblesses. Elle considère que tous les entrepreneurs devraient avoir une bonne connaissance de soi.

Elle a mérité en 2000 la plus haute distinction qu’accorde TIAPEI – son Prix du Lieutenant-Gouverneur. Elle considère cela « mon plus grand triomphe ».

La conférencière et son mari se sont aperçus que bon nombre d’opérateurs touristiques n’avaient aucun moyen de distribuer leurs dépliants d’un bout à l’autre de la province. Ils ont donc fondé l’entreprise Island Wide Distribution, ont construit et installé 150 étagères et ont distribué les brochures des opérateurs pendant trois ans avant de vendre le service.

Pendant 13 ans, ils ont opéré le centre de villégiature de naturistes/nudistes L’Oasis. Il était coté à quatre étoiles et avait la réputation d’être le meilleur au Canada. Ce fut un risque calculé d’opérer une telle entreprise à l’Île.

YOGOURT ET CONSULTATION

Ils ont ensuite installé le premier bar de yogourt glacé à l’Île, d’abord à Cavendish. Pendant trois ans, ils n’avaient aucune compétition dans la province. Ils ont alors décidé de tenter d’en installer un deuxième à Charlottetown. La même année, quatre autres bars de yogourt glacé se sont ouverts dans la ville capitale ; ils n’ont pas pu survivre à la compétition et ont perdu une énorme somme d’argent. Le magasin à Cavendish a cependant continué d’être profitable et a éventuellement été vendu.

Pendant tout ce temps, Mme Lowther travaillait également comme enseignante et ensuite au dans divers postes au ministère de l’Éducation ; lorsqu’elle s’est retirée en 2011, elle était rendue sous-ministre adjointe.

Elle a alors fondé une firme de consultants, Le Groupe Lowther, acceptant uniquement des projets qui lui tenaient à cœur dans les domaines du tourisme et de l’éducation. Jusqu’à maintenant, elle a complété plus de 50 projets majeurs. C’est elle qui a coordonné le projet Le Chemin de l’Île pendant trois ans.

Linda continue toujours à apprendre de nouvelles choses, grâce à son esprit curieux et sa volonté d’essayer de nouvelles choses. Et voilà que son fils Chris, qui demeure en Alberta, a lancé l’entreprise Deker Hockey pour vendre des équipements, vêtements et médailles de hockey de qualité à prix réduit puisqu’il vend directement aux associations de hockey d’Alberta et Saskatchewan plutôt que de passer par des magasins. Linda et son autre fils Ryan viennent tout juste de lancer une succursale insulaire de l’entreprise pour desservir les provinces de l’Est du Canada. Ils n’avaient même pas encore tenté d’approcher les associations de hockey de l’Île lorsqu’ils ont appris que le RDÉE ÎPÉ planifiait une mission de vente d’automne à Montréal. Linda a donc demandé de participer tôt à la mission ; elle y est allée en septembre et vient tout juste de conclure une première entente de vente. D’autres sont en négociation.

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PHOTO 1 : Au Midi des entrepreneurs et coopérateurs 2024 du 15 octobre, on voit, de la gauche, Janine Arsenault, porte-parole de l’organisme hôte, la Chambre de commerce acadienne et francophone de l’ÎPÉ ; la commanditaire Josée Arsenault, agente de soutien à la clientèle du Centre d’action rural de Wellington ; la conférencière multi-entrepreneure Linda Lowther ; Robert Maddix, agent de développement entrepreneurial du RDÉE ÎPÉ, qui a remercié la conférencière au nom du deuxième commanditaire, le projet Solution Repreneuriat ; et le troisième commanditaire, Claus Schmidt, directeur général de la CBDC Central PEI.

PHOTOS 2 et 3 : La conférencière Linda Lowther.